Anamorphose(s)
Exposition Personnelle et Installation in-situ
Première des quatre expositions de la saison 2013-2014, « GEORGES ROUSSE - Anamorphose(s) » s’inscrit dans le cadre de l’une des quatre thématiques- à savoir ici, « Pièce unique » - sur lesquelles s’appuie depuis l’été 2011 la programmation de la Chapelle de la Visitation de Thonon-les-Bains.
Avec Georges Rousse, le concept de pièce unique prend ici tout son sens, l’artiste intervenant exclusivement in situ dans un rapport d’intelligence et de sensibilité avec les lieux où il opère. Photographe, il y crée de toutes pièces sur le mode de l’anamorphose une situation plastique, dessinée, peinte ou construite dans l’espace, de telle sorte que la figure réalisée ne soit visible dans son unité formelle que d’un seul et unique point de vue.
En ce point, Georges Rousse place son appareil photo et la prise de vue qu’il en déduit donne à voir cette figure dans sa plénitude, le médium photographique fixant à tout jamais sur la pellicule la situation qui n’a d’existence qu’éphémère, à savoir le temps de l’exposition.
Depuis plus de trente ans, Georges Rousse n’a de cesse d’arpenter le monde en quête de lieux tantôt désaffectés, tantôt patrimoniaux, tantôt destinés à disparaître, visant à composer avec leur histoire, voire avec leur mémoire pour les charger d’une dynamique inédite.
Invité à intervenir à la Chapelle de la Visitation, il a d’emblée été saisi par l’ampleur et la luminosité de son volume et a choisi d’y créer une œuvre d’envergure dans l’axe de la nef, à la croisée du transept, côté chœur, qui déploiera une imposante figure circulaire couleur or.
Dessins préparatoires et photographie de la situation créée spécialement pour la Chapelle de la Visitation complèteront l’exposition. Philippe Piguet, Commissaire chargé des expositions de la Chapelle de la Visitation
Questions à Georges Rousse
En quoi les lieux où vous intervenez vous intéressent-ils ?
Tout mon travail repose sur un certain nombre de critères fondamentaux qui sont la lumière, la mémoire et l’espace. Ce sont là des enjeux auxquels j’ai une irrésistible envie de me confronter. L’image que je souhaite faire n’aura pas d’autre existence qu’à travers la photographie. En fait ce que je montre de ces espaces n’existe pas, n’existe du moins que comme un geste artistique.
Qu’il s’agisse de patrimoine culturel, historique, industriel, religieux ou d’une autre nature, il apparaît que la question du patrimoine est centrale dans votre travail. A quoi cela est-il fondamentalement lié ?
Tout simplement au fait de la photographie elle-même. La photographie, c’est la mémoire ; elle mémorise les choses, les gens, les lieux, les paysages. C’est ainsi du moins que je l’utilise. Pour moi, la photographie est outil de mémoire.
Ce faisant, quel est votre projet ?
Il est de mémoriser des lieux, et, dans ce contexte, les interventions que je commets déterminent ma place dans la société en tant qu’artiste. Ces lieux sont les vecteurs de ma propre expression. Ils sont pour moi une façon d’être au monde.
Chapelle de la Visitation,
Thonon-les-Bains
Exposition
du
27 juin
au 6 octobre 2013
Vernissage
26 juin 2013